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Passe-peine

10 janvier 2008

J'apprends le grec

Pour 2008, entre autres résolutions (ne plus fumer, aller à la piscine, poser des étagères dans le couloir) j'ai décidé d'apprendre le grec. Ancien. J'ai toujours regretté de ne pas avoir choisi le grec au lycée. Ceux qui faisaient du grec on les appelait les hellénistes. Les garçons avaient des lunettes à monture d'écaille et les filles des tenues de bonne soeur en civil. Leurs bouquins étaient gris et poussiéreux, avec comme images des bustes de mecs morts depuis des millénaires, et qui avaient écrit des trucs chiants comme la pluie (croyais-je).

Donc je me suis acheté sur Amazon une méthode de grec pour "grands débutants". Ce que je suis.

Grands débutants mon cul. Dès la troisième page il faut être capable de lire un texte de Thalès (le type du théorème, je présume) sans rien en comprendre. Juste lire. Enfin, déchiffrer. L'alphabet est plein de faux-amis, le H, par exemple, c'est pas du tout un H, mais un E (et pour couronner le tout, en minuscule ça ressemble à un n avec une queue allongée). D'ailleurs le H n'existe pas en grec. Comme ça c'est réglé.  Pareil pour le v, qui est en fait un u. Allez vous y retrouver.

J'ânonne. Je bredouille. Je confonds les lettres. En plus c'est écrit tout petit, c'est pas pour les presbytes, ce truc. Dès qu'il y a plus de trois syllabes je lâche prise. Je ne comprends rien aux esprits (es-tu là). Et les oxytons, paroxytons, proparoxytons - quid ? Cette foutue méthode n'explique rien, il faut avoir la science infuse pour suivre. Et encore heureux que j'aie fait du latin, et que je connaisse les cas et ce à quoi ils correspondent.

PUTAIN MAIS DANS QUOI JE ME SUIS LANCEE.

J'ai dans l'idée que j'ai foutu 19 euros par la fenêtre. J'aurais mieux fait d'aller chez Gibert, j'aurais bien réussi à dénicher une vieille grammaire, dans les bacs sur le trottoir, genre à deux euros. Un peu déchirée, et avec une histoire. Peut-être des apostilles dans la marge, des commentaires, et les photos des statues agrémentées de systèmes pileux : moustache, barbichette, poils pubiens (inutile d'ajouter les bites, elles y sont déjà). Signe qu'un potache s'était copieusement emmerdé pendant les cours. Mais est-ce qu'il y a encore des bacs sur le trottoir du boulmich, à notre époque de cybermarché. Et est-ce que ce n'est pas complètement has-been de dire boulmiche, au XXIème siècle. N'empêche que si j'avais pu feuilleter ma fameuse méthode pour débutants, je ne l'aurais jamais achetée.

Enfin bref. C'est pas demain la veille que je lirai Platon dans le texte. Est-ce que ça va me manquer ? Pas sûr.

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21 novembre 2007

Le passe-peine, c'est le nom que donnait

Le passe-peine, c'est le nom que donnait Albertine Sarrazin à son journal. Pour oublier leurs peines, il y en a qui boivent, d'autres qui regardent des feuilletons à la télé. Moi j'écris. Depuis que je sais écrire, j'écris. Peux pas m'en empêcher. Toute la journée j'écris dans ma tête. Autour de moi j'observe et j'écoute. Aussi sec, la machine se met en route. J'ai essayé les Scribouillards Anonymes, les thérapies de groupe, l'abstinence - rien à faire, je retombe toujours dans mon vice. Et puisque je n'ai aucune imagination, j'ai choisi pour thème la Vie De Tous Les Jours, parce que finalement ça peut être passionnant, la vie de tous les jours, si on y met la forme.

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